Notre poto-poto communautaire aux Nations-Unies?

Nos soucis communautaires seront sans doute bientôt évoqués dans la très prestigieuse enceinte des Nations-Unies, plus précisément, au Conseil des droits de l'homme qui se réunit à Genève.

La Belgique est invitée, comme les 191 autres Etats membres à venir y présenter un état de la situation des droits de l'homme, une procédure récente, peu connue, mais qui pourrait relancer un certain nombre de débats chez nous, une évaluation qui se fait donc par les autres membres des Nations-Unies.

Le lundi 2 mai, la délégation belge aura trois heures pour exposer ses réalisations en matière de respect des droits de l’homme mais aussi pour répondre aux questions que lui adresseront les représentants des autres Etats membres des Nations Unies. C’est le principe même du Peer Review, de la revue par les pairs de cet examen périodique universel… Et certains pays s’y sont déjà manifestement préparés. Benoît Van der Meersche, le président de la ligue des droits de l’homme : "J’ai eu l’occasion de rencontrer des membres de l’ambassade d’Espagne et nous sommes invités à l’ambassade de Norvège, mercredi. Il y a des Etats européens qui s’intéressent effectivement à la situation de notre petit pays."

Le gouvernement belge a déjà communiqué sa vision des choses dans un rapport que certains estiment trop indulgent, la Ligue des droits de l’homme pointant par exemple des lacunes en matière de politique carcérale ou encore d’asile. Et puis, pour les francophones dont le FDF qui a déjà interpellé le ministre des Affaires étrangères à ce sujet, le rapport préliminaire ne dit rien à propos de la non ratification par la Flandre de la convention cadre du conseil de l’Europe sur la protection des minorités nationales ou sur la mise en cause du droit électoral avec le refus de nommer les trois bourgmestres de la périphérie ou encore sur les dispositions en matière de non discrimination concernées par le code flamand du logement.

Autant de dossiers où la Belgique pourrait être épinglée à Genève et qui ont toutes les chances de relancer quelques polémiques chez nous.

Belga

Des francophones de Flandre ont annoncé jeudi avoir déposé plainte pour non-respect de leurs droits culturels devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

L'Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF), qui estime à 367 000 le nombre de francophones vivant en Flandre, sur une population d'environ 6,2 millions personnes, a déposé sa plainte le 21 avril devant l'instance onusienne dont le siège est à Genève, selon un communiqué.

La plainte a été déposée en suivant la procédure 1503, qui prévoit l'examen de plaintes portant sur des "violations des droits de l'homme flagrantes et systématiques", ajoute l'APFF.

L'association souligne notamment que la Flandre refuse de ratifier la convention-cadre sur la protection des minorités nationales du Conseil de l'Europe, que le gouvernement belge a pourtant signée en 2001.

L'APFF reproche également au ministre CD&V des Affaires étrangères, Steven Vanackere, "d'éluder" la question de la minorité francophone de Flandre dans le rapport qui doit servir de base à l'examen de la situation belge par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Pour l'association francophone, le "code flamand du logement", qui stipule que les futurs locataires des logements sociaux en Flandre doivent apprendre la langue de la Région, devrait pour le moins être examiné.

L'APFF dénonce également le refus de la Flandre de conclure un "accord culturel" qui permettrait aux autorités francophones de Belgique de promouvoir des activités en français sur son territoire.

AFP