Voilà, l'importance du temps d'antenne électoral encore une fois démontrée:
LA LIBRE BELGIQUE
Le ton se durcit en Iran pour les élections
AFP
Mis en ligne le 10/06/2009
Le président sortant, qui brigue un nouveau mandat de quatre ans, a mené campagne sur le thème de la lutte contre les "profiteurs" du régime.
* Les candidats en lice
La campagne présidentielle a pris un tour polémique en Iran avec l'avertissement de l'ex-président Rafsandjani au guide suprême Ali Khamenei que des troubles pourraient survenir s'il n'intervient pas dans le conflit l'opposant au président sortant Mahmoud Ahmadinejad.
Ce dernier a accusé M. Rafsandjani et son fils Mohsen de corruption dans un débat télévisé contre son principal adversaire pour le scrutin de vendredi, Mir Hossein Moussavi. M. Rafsandjani s'est vu refuser un droit de réponse par la télévision d'Etat, dont le directeur est nommé par le guide suprême, au motif qu'il n'est pas candidat à l'élection.
En revanche, le président Ahmadinejad a annoncé mercredi qu'il démentirait à la télévision dans la soirée les "allégations" de ses adversaires au scrutin.
"En somme, c'est de la tricherie", a dit M. Moussavi à la presse lors d'une visite dans la province de Lorestan. "Accorder du temps supplémentaire à l'un des candidats viole les lois électorales et les droits des candidats" qui ont notamment contesté les chiffres présentés par le président et tendant à prouver que la situation économique s'est améliorée sous son mandat, a-t-il souligné.
La télévision d'Etat a par la suite annoncé que les trois autres candidats bénéficieraient également d'un temps de parole mercredi soir, alors que la campgne prend officiellement fin jeudi à 08H00 locales (03H30 GMT).
Dans une lettre à l'ayatollah Khamenei publiée mercredi dans les journaux, M. Rafsandjani explique avoir "dit à M. Ahmadinejad de rétracter toutes ses allégations contre (lui) et (son) fils pour éviter des poursuites judiciaires". Il dit aussi avoir "demandé à la radio-télévision d'accorder un droit de réponse à ceux qui ont été accusés".
"Mais ces deux suggestions n'ont pas été acceptées et le guide a choisi de garder le silence", poursuit M. Rafsandjani. L'ex-président (1989-1997) est actuellement chef du Conseil de discernement, équivalent à un Conseil constitutionnel. Il a engagé le guide, en tant qu'"ami, compagnon et camarade d'armes d'hier, d'aujourd'hui et de demain", à "résoudre ce problème et à prendre toute mesure que vous jugerez nécessaire pour en finir avec cette mutinerie (d'Ahmadinejad) et éteindre l'incendie dont la fumée se dégage déjà". Le président a accusé M. Rafsandjani d'être son véritable adversaire dans le scrutin du 12 juin. L'appel de l'ex-président est un fait sans précédent dans une campagne présidentielle en Iran.
"Supposons que je continue à être patient, alors une partie des gens, groupes et partis ne supporteront pas cette situation et des volcans, dont on voit des exemples dans les manifestations et les universités, apparaîtront dans la société", a-t-il écrit. Les partisans de MM. Ahmadinejad et Moussavi se défient tous les soirs dans les rues de la capitale, pour l'essentiel dans une atmosphère bon enfant qui n'exclut pas quelques échauffourées. Le guide suprême avait assuré avant la campagne électorale qu'il ne soutiendrait aucun candidat en particulier. Mais il avait aussi dressé un profil du président idéal conforme à celui que se donne M. Ahmadinejad.
Le président sortant, qui brigue un nouveau mandat de quatre ans, a mené campagne sur le thème de la lutte contre les "profiteurs" du régime, et a repris le slogan de "justice sociale" qui lui avait permis de l'emporter en 2005. Lors des débats télévisés, il a accusé nommément des personnages du régime d'avoir bénéficié financièrement de leurs positions, une autre première dans les campagnes électorales en Iran.