Pour moi, les partis traditionnels ne sont pas séparatistes et sont même volontiers unitaristes. Mais le problème est que dans chaque parti il y a quelques exités communautaires. Et ce qui se passe à chaque fois, c'est que ce sont eux qui occupent les postes et les sièges dans tout ce qui est à caractère communautaire. Parce qu'un élu modéré, pro-belge, ne réclame pas corps et âme d'être assis à la table des négociations communautaires. Son truc c'est plutôt les problématiques comme le travail, la santé, l'écologie,... ce pour quoi il s'est investi en politique. Ceux qui se sont investis en politique pour le communautaire ne sont que rarement dans les partis traditionnels, mais plutot dans les partis linguistiques.
Les exités communautaires des partis traditionnels le sont devenus par la politique, après avoir remarqué "l'injustice qui est faite à leur peuple" et parce qu'il y a bien plus de tentations pour un politicien d'être anti-belge (ou anti-autre communauté) que pro-belge. Ils sont bien plus désireux de traiter les matières communautaires. C'est excellent pour leur publicité, ils se sentent utiles, ça leur fera un bon poste lorsque les compétences seront régionalisées, et ils n'ont pas de grand travail réflexif à fournir pour leurs revendications.
Lors de la distribution des postes, des commissions... c'est à eux qu'échoient les compétences communautaires.
Un président de parti modéré et qui a besoin du moindre BV ou francophone connu pour gagner les élections va préférer donner le poste communautaire à un des exités plutot que de le voir devenir geingnard, critique du parti, mal appliqué à un poste dont il ne veut pas vraiment, ou pire, le voir partir. De même, un élu modéré va préférer laisser le poste communautaire à un exité plutot que de s'en faire un adversaire. Et puis, de toutes façons le communautaire lui est moins intéressant (il n'a pas les mêmes incitations à s'engager sur le plan communautaire), et c'est moins gratifiant de travailler dessus que sur les raisons pour lesquelles il s'est lancé en politique.
Je crois donc qu'il ne faut pas cataloguer les partis traditionnels de "confédéralistes" ou "extrémistes communautaires", et je crois aussi que la grande majorité de leurs élus est volontiers pro-belge. Mais, comme c'est le cas actuellement au gouvernement flamand, ce sont les radicaux qui ont les postes à caractère communautaire.
La solution revient à donner des incitations aux belgicistes, à les "exiter", pour qu'à leur tour ils acceptent et revendiquent les postes à caractère communautaire. Il faut créer un climat qui favorisera les élus pro-belges pour que les partis traditionnels se réalignent en faveur d'une Belgique unie.
Ce que je dis là n'est pas nouveau et des groupes comme B Plus l'ont bien compris : la création d'une circonscription fédérale unique (en échange de la scission de BHV) incitera les élus à courtiser l'autre communauté et obligera les présidents de partis traditionnels à museler leurs extrémistes.