Même Olivier Mouton dans le Soir le dit (j'ai apporté deux remarques en rouge dans le texte):
OLIVIER MOUTON
L'impuissance belge face à la globalisation
samedi 25 juillet 2009, 08:16
En dépit des efforts flamands, Opel Anvers fermera ses portes en 2010. Au-delà du drame humain, ce séisme confirme une impuissance dont nous devons prendre la mesure !
Dans un contexte de crise où le nationalisme économique revoit le jour en Europe, que pèse encore la Belgique – a fortiori la Flandre – face à un géant comme l'Allemagne ? La chancelière Angela Merkel a donné des garanties aux repreneurs que le ministre-président Kris Peeters n'aurait jamais pu fournir. C'est une question de taille critique. Il est légitime de s'indigner s'il se confirme que des considérations politiques ont pris le dessus sur des critères économiques objectifs dans le choix de Magna ou de RHJ. La logique européenne d'ouverture libérale à laquelle nous avons adhéré nous apparaît soudain défavorable.
Cela étant, la Belgique doit aussi balayer devant sa porte. Son malaise identitaire, désormais, lui porte préjudice. Disons, son fédéralisme linguistique en premier lieu.
Un éditorialiste flamand comparait vendredi la mort de l'assemblage automobile du Nord à celle des industries wallonnes au siècle dernier, accusant les politiques nordistes d'un manque d'innovation face aux défis d'un monde en mutation accélérée. Comme la réaction de panique du VB: à mourir de rire !À vrai dire, c'est une mauvaise nouvelle pour tous les Belges.
Pour tenter de sauver Opel, la Flandre a fait cavalier seul, le fédéral a été quasi inexistant tandis que les francophones se désintéressaient du sujet. Au même moment, les Wallons semblaient bien seuls et démunis pour répondre au cri du monde agricole – face à la logique européenne, là encore.
Absence de cohérence, image de marque entachée : notre pays est devenu un navire perdu. Le blocage institutionnel des dernières années a aussi empêché une inéluctable réforme du marché du travail, vers davantage de flexibilité et de pragmatisme pour contrer les conséquences de la globalisation. La productivité de notre main-d'œuvre ne fait plus la différence, son coût joue en notre défaveur.
Sur fond de malaise identitaire, notre modèle socio-économique vacille dans une mer européenne tempétueuse. C'est une – grave – leçon à retenir pour les périlleux écueils budgétaires et institutionnels de la rentrée.
Oui, mais, il faut en tirer les bonnes leçons en supprimant - enfin - ce foutu fédéralisme linguistique !