Quatremer secoue le cocotier politique belge - Quatremer schudt de Belgische politiek dooreen

Adorable ces journalistes sans tabous.

Leuk, die journalisten zonder taboes.

LA LIBRE BELGIQUE

Printscreen La Libre

Comme Mélenchon, De Wever et Van Rompuy ont boycotté Quatremer

Jonas Legge

Mis en ligne le 11/03/2012

"La façon dont la N-VA traite la presse francophone est stalinienne, dictatoriale."

Dans un livre paru en ce début de mois de mars, le journaliste français Jean Quatremer dénonce les connivences entre les médias et les hommes politiques. Le correspondant français travaillant à Bruxelles pour Libération se présente comme un détracteur de ce type de pratiques.

Cette semaine, Jean-Luc Mélenchon a refusé que Quatremer soit invité sur le même plateau télé - celui de Thierry Ardisson - que lui, invoquant le prétexte que le journaliste est un de "ses pires ennemis". Résultat, quelques heures avant l'émission, Thierry Ardisson a annulé son invitation.

"On est là pour essayer de porter le fer là où ça fait mal, poser la question qui va déranger, se comporter comme un voyou", a affirmé Jean Quatremer lors d'une interview accordée à Lalibre.be, tout en admettant qu'une certaine dose de séduction s'impose parfois pour obtenir des informations, des exclusivités... "bref alimenter son journal".

Son comportement de franc-tireur lui a évidemment valu quelques crispations.

Depuis février 2011, la N-VA boycotte le journaliste. Jeroen Overmeer, le porte-parole du parti nationaliste flamand, n'ayant pas apprécié un portrait écrit par Jean Quatremer. "Il me reprochait des propos déformés qui m'étaient attribués par certains journaux et qui sous-entendaient que les membres de la N-VA étaient des Serbes qui allaient massacrer les francophones. Or, j'avais simplement dit que le conflit entre francophones et Flamands était une Bosnie froide."

Après avoir longuement insisté pour obtenir une interview de Bart De Wever, le reporter français a reçu une lettre lui annonçant un boycott définitif. "J'ai d'ailleurs publié cette lettre sur mon blog en le traitant de crétin parce que, moi, ça me laisse indifférent", sourit M. Quatremer.

"La façon dont la N-VA traite la presse francophone est stalinienne, dictatoriale. Pourtant, on l'accepte. Mais si la N-VA me boycotte, je m'en tamponne", s'exclame-t-il avec la fougue qui le caractérise.

Van Rompuy, un "flamingant à visage humain"

La N-VA n'est pas la seule à avoir tourné le dos à ce journaliste qui n'y va pas avec le dos de la cuillère. "Pendant deux ans, Herman Van Rompuy a omis de m'inviter à ses briefings informels", raconte-t-il dans son livre.

C'est à nouveau un article déplaisant qui avait valu au journaliste cette mise en quarantaine. "Le porte-parole de Van Rompuy s'était fâché parce qu'il avait détesté le portrait que j'avais fait de lui quand il avait été nommé président du Conseil européen et où je l'avais qualifié de 'flamingant à visage humain'."

Mais le journaliste ne s'en émeut pas. Selon lui, "pour que les gens se révèlent tels qu'ils sont, il ne faut pas hésiter à les provoquer". Mais il se voit dès lors obligé de trouver des manières détournées pour obtenir certaines informations.

"Sur le plan national, c'est plus difficile. Mais au niveau européen, quand Barroso ou Van Rompuy me boycottent, ça me rend complètement indifférent. Pourquoi ? Parce qu'on a 27 Etats membres, 3 institutions européennes. Le boycott de Barroso ne m'a jamais empêché d'avoir la moindre info", conclut-il.

Il y en a certains dans le monde politique qui rêvent de limiter la liberté de la presse. Soyons vigilants !