C'est assez intéressant.
LA LIBRE BELGIQUE
Van Rompuy: "j'ai tout fait pour refuser" d'être nommé à la tête de l'UE
BELGA
Mis en ligne le 04/05/2010
Reconnu comme un habile négociateur dans la crise politico-linguistique entre francophones et Flamands, l'ex-Premier ministre belge Herman Van Rompuy affirme qu'il a "tout fait pour refuser" d'être nommé président de l'Union européenne (UE), dans un entretien à un magazine français.
"Jusqu'au dernier moment, j'ai tout fait pour refuser cette nomination", dit-il dans un entretien à l'hebdomadaire catholique Pèlerin, à paraître jeudi. "Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays exerçait la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’en décembre 2009, s’en souvient. +Retire-moi de la liste, lui disais-je, alors qu’un consensus se formait sur mon nom. Je ne suis pas candidat+", raconte l'ex-Premier ministre. "Peine perdue ! Deux jours plus tard, la pression était telle que je ne pouvais plus refuser", poursuit-il, expliquant qu'il avait alors "dû (se) résoudre à quitter (ses) fonctions de Premier ministre de Belgique pour diriger cette nouvelle institution qu’est le Conseil européen".
La presse de son pays, qui avait salué une détente dans les contentieux entre Belges au cours de ses 10 mois de pouvoir, lui reconnaissait alors un vrai talent pour créer le consensus mais s'interrogeait sur la profondeur de ses convictions européennes.
Il assure que "c'est Nicolas Sarkozy qui a fini par (le) convaincre" en lui promettant: "Herman, tu seras un héros en Belgique et les gens seront fiers de toi!".
Enthousiaste, il se souvient en effet des regroupements "spontanés" devant sa résidence, de sa messagerie électronique "saturée de félicitations": "Pour beaucoup de Belges flamands et francophones, déboussolés par la crise existentielle que venait de traverser le pays, cet événement signifiait que la Belgique valait encore quelque chose", assure-t-il.
Alors qu'une nouvelle poussée de fièvre entre néerlandophones et francophones a provoqué la chute du gouvernement fédéral belge en avril, Herman Van Rompuy estime qu'il a été formé à la "meilleure école du compromis dans un pays où les majorités absolues n'existent pas" et propose de mettre ses talents de "négociateur" au service de l'UE.