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| Subject: Happart veut une fusion entre l'ULB et la VUB - wil een fusie tussen ULB en VUB Wed Nov 20, 2013 3:41 pm | |
| Incroyable tout ce qu'on entend en Belgique: un wallingant qui plaide pour des universités bilingues. ;)Wat je in België allemaal niet tegenkomt: een wallingant die pleit voor tweetalige universiteiten. LA LIBRE BELGIQUE José Happart: "Il faut fusionner l’ULB et la VUB"
Entretien Alice Dive Publié le mercredi 20 novembre 2013 à 06h25 - Mis à jour le mercredi 20 novembre 2013 à 11h45
Belgique Pour M. Happart, il en va de la crédibilité de la Région bruxelloise.
Il a beau ne plus occuper le devant de la scène politique depuis quelques années (2009), force est de constater qu’il n’a rien perdu de son légendaire franc-parler, de sa verve (?) décapante. A l’heure où l’Université libre de Bruxelles (ULB) ainsi que son pendant flamand, la Vrije Universiteit Brussel (VUB), s’apprêtent à fêter ce mercredi leur fondateur, Théodore Verhaegen – c’est la Saint-V ! – l’ex-député et ancien président du Parlement wallon, José Happart (PS), sort du bois et exprime toute son inquiétude quant à l’avenir de Bruxelles. Avec, au passage, quelques petites piques bien ciblées à l’encontre de la sixième réforme de l’Etat. Entretien avec l’intéressé.
Vous prônez une fusion de l’ULB et de la VUB. Pourquoi ?
Précisément parce que Bruxelles est une région bilingue. Avoir sur un même territoire une université de langue française et une université de langue néerlandaise du même niveau organisationnel, au sens laïque, n’a pas de sens. L’ULB et la VUB sont complémentaires. C’est pour cette raison que je pense qu’il faut les fusionner pour en faire une plus grande. Ensemble, elles pourraient avoir des forces et des références bien plus puissantes. Et puis, Bruxelles est la capitale de l’Europe tout de même ! Il faut donc avoir une université digne d’une capitale européenne.
Soit une et une seule grande université internationale à Bruxelles, c’est cela que vous dites ?
Exactement. Une unique université qui disposerait du nombre d’étudiants et du volume pour prétendre à des collaborations avec les plus grandes sommités internationales au niveau de la Connaissance. Ce serait donc une université internationale ouverte prioritairement aux francophones et aux néerlandophones avec certaines formations données en français et en néerlandais et, de façon plus globale, avec l’entièreté des cours accessibles en anglais. Bruxelles est une ville internationale, c’est la capitale de l’Europe et le siège des institutions européennes. Il y a là une opportunité à saisir pour Bruxelles “Région”, mais aussi pour l’ensemble de l’Etat “Belgique” et pour l’Union européenne. Cette fusion y contribuerait.
Cette fusion ULB-VUB donc, une sorte de rampe de lancement pour la Région bruxelloise selon vous ?
Très clairement. Cette fusion ULB-VUB est devenue un impératif pour la Région bruxelloise. C’est, à mon sens, le seul moyen d’avoir un fait fondamental pour la Région bruxelloise. Cette dernière doit choisir. Et parce que ses responsables politiques n’ont pas choisi en 1989 d’en faire une véritable région non seulement bilingue institutionnelle mais aussi bilingue internationale dans les faits comme capitale de l’Europe, on en est arrivé maintenant à une sixième réforme de l’Etat où on s’est une fois de plus cassé le nez sur des bazars comme la frontière, BHV, etc. Si Bruxelles avait assumé tout cela 1989, on n’aurait pas eu tous ces problèmes et la Belgique serait déjà beaucoup plus loin aujourd’hui.
Que voulez-vous dire ?
Qu’il aurait fallu donner dès le départ à Bruxelles les moyens d’être une très grande capitale européenne. C’est de la faute des Bruxellois qui sont toujours restés trop mitigés ! En voulant garder à travers l’institution “Communauté française” le pouvoir sur la Wallonie, ils ont oublié que Bruxelles avait un grand destin et qu’elle pouvait le développer avec l’aide de tout le monde, ce qui lui aurait été accordé.
A l’heure où l’on parle de confédéralisme et d’autonomie des régions, votre réflexion ne va-t-elle pas à contre-courant ?
Non, que du contraire ! C’est la voie à suivre dans une région bilingue. Pour moi, cette fusion est un jalon essentiel de crédibilité pour Bruxelles. Associer à la fois les académiques et les politiques pour dire que Bruxelles est une région à part entière est la voie de l’avenir ! Si vous ne passez pas par l’Intelligence, par les intellectuels et par les politiques, il n’y aura jamais de région car elle sera toujours contestée par les Flamands. Il faut préparer Bruxelles à la septième réforme de l’Etat et ça, cela doit passer par le territoire.
C’est une vision très régionaliste que vous exposez ici. C’est aussi de cette façon que certains qualifient la réforme du ministre Marcourt (PS). Qu’en pensez-vous ?
La réforme de Jean-Claude Marcourt va totalement dans le bon sens. Il est parvenu à pousser les thèses régionales et surtout régionalistes qui étaient lancées en construisant plus largement, et en ouvrant les universités aux hautes écoles, c’est excellent ! Qu’on se le dise : dans dix ou quinze ans, il n’y aura plus qu’une seule université en Wallonie avec des branches, plus qu’une seule université à Bruxelles et idem en Flandre. Trois unifs qui vont se débattre pendant peut-être vingt ans pour exister, avant d’être elles-mêmes absorbées par des universités internationales de plus grandes dimensions.
C’est cela l’avenir des universités belges selon vous ?
Bien sûr ! La Belgique est un très petit territoire, nous avons des femmes et des hommes d’une qualité exceptionnelle mais la masse du monde qui évolue autour de nous est telle que si nous ne sommes pas capables d’avoir une vision positive de développement et de grandeur, il faut rester tranquille et arrêter de vouloir guider le monde. De nos jours, les gens ont perdu tout goût du risque, tout courage politique. Il faut oser aller contre l’opinion du moment.
Facile de tenir un tel discours quand on n’est plus en lice non ?
Non, je l’ai toujours tenu. Je suis un atypique de la politique, j’ai toujours fait à ma tête et j’ai toujours dit ce que je pensais. Cela ne m’a pas fait que du bonheur, je n’ai pas été reconduit contrairement aux promesses qui m’avaient été faites quand j’étais ministre en 2004. Tout cela parce que j’ai une grande gueule et que je l’avais ouverte. Pour le reste, non, je ne suis pas candidat aux élections de mai 2014. Maintenant si on a besoin de moi, on sait où me trouver.
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