Belgische Unie - Union Belge
Would you like to react to this message? Create an account in a few clicks or log in to continue.
Belgische Unie - Union Belge

Centrumpartij voor nationale eenheid - parti centriste pour l'union nationale.
 
HomeHome  Latest imagesLatest images  SearchSearch  RegisterRegister  Log in  

 

 Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français

Go down 
2 posters
AuthorMessage
Belgica
Admin
Belgica


Number of posts : 5604
Location : BELGIE - BELGIQUE - BELGIEN - BELGIUM
Registration date : 2008-11-19

Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français Empty
PostSubject: Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français   Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français EmptyFri Jan 08, 2010 4:22 pm

Il est mort le 4 janvier 1960 dans un accident de voiture en route vers Paris. Il vécut à la même époque que Sartre et même Orwell (mort en 1949).

Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français 250px-Albert_Camus,_gagnant_de_prix_Nobel,_portrait_en_buste,_pos%C3%A9_au_bureau,_faisant_face_%C3%A0_gauche,_cigarette_de_tabagisme

Article dans Le Monde:


Bernard Henri-Lévy : "Albert Camus, philosophe artiste"
LE MONDE | 06.01.10 | 15h16 • Mis à jour le 06.01.10 | 15h16

Alors, philosophe pour classes terminales ? C'est la fâcheuse réputation qui poursuit Camus depuis, précisément, l'anathème jeté par Sartre et les sartriens. Mais je ne la pense pas, pour autant, fondée... Car c'est une chose de dire qu'il n'a pas la philosophie de sa politique et que c'est Sartre qui, paradoxalement, disposait peut-être de cette philosophie. Mais c'en est une autre de dire qu'il n'a pas de philosophie du tout ; et je trouve proprement consternante, chez tant et tant d'ignorants qui n'ont aucune espèce d'idée de ce que philosophie veut dire, la répétition pavlovienne de la scie - sonnant comme un supplice éternel, une dégradation posthume, une volonté d'humilier que la mort même n'a pas lassée : "Philosophe pour classes terminales ! Philosophe pour classes terminales !"

Camus est philosophe de formation, déjà. S'il n'est pas agrégé, s'il n'a pas, à Alger, passé la fameuse agrégation qui aurait peut-être tenu en respect les messieurs de la rue de Condé, c'est parce que, rongé par la tuberculose, il n'a pu obtenir le certificat de bonne santé que la République, à l'époque, exigeait de ses futurs professeurs. Et quant aux connaissances "de seconde main", quant à la "superficialité" supposée de ses lectures, la plus élémentaire des honnêtetés oblige à dire, quand même, deux choses.

Primo : ce n'est pas plus vrai de lui que de Sartre, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il se pose là, lui aussi, dans le genre lecteur pirate, parfois pillard, survolant les textes, les arraisonnant, y prélevant les armes dont il avait besoin, et elles seulement, dans sa guerre de longue durée contre l'injustice, l'oppression, le Mal - un certain Heidegger ne le lui a pas envoyé dire le jour où il comprit, en 1946, l'usage pour le moins cavalier qu'il était en train de faire de sa Lettre sur l'humanisme...

Et puis, secundo, une lecture, même cursive, de ses carnets, de ses notes, de telle lettre à Francine, ou à Brisville, ou à Claude de Fréminville, demandant l'envoi en urgence, à Lourmarin ou ailleurs, d'une édition de Hegel, ou de Spinoza, montre qu'il n'avait pas moins qu'un autre le souci d'en venir, toujours, aux textes mêmes.

On peut, encore une fois, discuter sa philosophie. On peut trouver pour le moins rapide, dans L'Homme révolté par exemple, le raccourci qui lui fait voir, dans les jeunes inventeurs russes du "terrorisme individuel", les "frères des lycéens tragiques de Lautréamont" s'emparant de "la pensée allemande" pour en "incarner, dans le sang, les conséquences". Et on peut observer, enfin, qu'il ne fut pas le dernier à confier, par exemple à Servir, en 1945 : "Je ne suis pas philosophe ; je ne crois pas assez à la raison pour croire à un système." J'ai la conviction que, philosophe, il l'est ni plus ni moins, justement, et de la même façon, que Sartre.

D'ailleurs, soyons précis. Un philosophe c'est quelqu'un qui - définition minimale - fabrique, usine, agence des concepts. Or on ne peut pas refuser ce souci à Camus. On ne peut lui dénier ni ce talent ni cette technicité. Et j'en prendrai un seul exemple : celui de cet "historisme" dont il fait le procès dans L'Homme révolté, puis dans Défense de "L'Homme révolté" et, de-ci de-là, dans sa réponse à Francis Jeanson.

Qu'est-ce que "l'historisme" ? C'est l'état d'esprit, dit-il, de celui qui dit oui à l'Histoire. Ou mieux : c'est l'attitude de cette catégorie très particulière d'esclaves qui voient dans l'Histoire leur maître, la figure même de l'Absolu et de la Loi. Ou mieux encore : c'est la métaphysique, implicite ou explicite, de qui se résout à un monde où les "repères" deviennent des "buts" ; où on remplace l'"au-delà" par le "plus tard" ; et où les valeurs ne valent - c'est toujours Camus qui parle - que lorsqu'elles ont triomphé. Jean Daniel, dans son Avec Camus, raconte la colère de son ami un jour où il lui avait, lui, Jean Daniel, fait valoir que l'indépendance de l'Algérie était inéluctable.

Quoi, avait protesté Camus, vous dites "inéluctable" ? Comment ce mot, inéluctable, peut-il même franchir les lèvres d'un journaliste, ou d'un intellectuel, épris de vérité ? Et la tâche de la pensée ne commence-t-elle pas, précisément, avec l'effort pour opposer à la prétendue inéluctabilité des choses la sainte liberté des hommes ? Que cette protestation témoigne aussi, hélas, de son défaut de sens du Tragique et de la bévue qui, en la circonstance, en fut le corrélat, c'est évident. Que Camus se trompe quand, dans d'autres textes de la même eau, il attribue au judéo-christianisme cette vision d'une Histoire imposant ses inéluctables décrets, j'en suis le premier convaincu.

Et que cette condamnation de l'historisme ne soit pas toujours raccord avec sa propre métaphysique des noces de l'homme et de la terre, c'est encore vrai - et c'est sans doute même la contradiction majeure qui traverse et déchire son oeuvre. Mais qu'on ait affaire, là, à un concept ne me semble pas douteux. Et franchement... est-il tellement moins bien formé, ce concept, que celui d'"historicisme" dans le fameux Qu'est-ce qu'un collaborateur où Sartre oublie juste d'étendre au stalinisme cette manie de collaborer avec l'Histoire qu'il pointe et décrit admirablement ? Est-il moins puissant, opérateur de moins de vérité, que ce concept de "dictature de l'Histoire" où Levinas, au même moment lui aussi, voit le premier et le dernier mot du totalitarisme - mais sans en tirer les mêmes conséquences pratiques, les mêmes maximes, que Camus ? Et l'usage, enfin, qu'il fait de Heidegger pour, dans Le Mythe de Sisyphe, tenter de sortir de la contradiction (constitutive de son concept d'"historisme") qui le fait résister au diktat de l'Histoire mais consentir à celui de la Nature, est-il tellement moins instruit que celui de la plupart de ses contemporains ?

Un philosophe c'est quelqu'un qui - autre définition minimale - opère des gestes philosophiques. Or on ne peut pas dénier, là non plus, ce goût à Camus. Ni, davantage, le pouvoir, le savoir-faire, lui permettant de mettre ce goût en oeuvre. Et je n'en prendrai, de nouveau, qu'un exemple : le travail qu'il opère, du Mythe à La Chute, sur la figure de Nietzsche. Quel est ce travail ? C'est le travail qui part d'une fascination pour l'oeuvre et pour le nom ; qui commence, par exemple, à Turin, via Carlo Alberto, où, le 24 novembre 1954, il se rend en pèlerinage et se remémore, le coeur serré, la visite d'Overbeck à son ami "fou de délire" et "se jetant dans ses bras en pleurant" ; et c'est le travail qui, alors, consiste à reconstruire un Nietzsche blanchi de sa folie (car ramené à la mesure grecque), rectifié de sa cruauté (car partant de la fidélité à la terre pour conclure qu'il ne faut pas ajouter aux injustices de la Nature celles que fabrique la perversité des hommes), positivé (cf. le "bon nihilisme" dont il dit, dans la lettre à Francis Ponge du 23 janvier 1943, qu'il est ce qui viendra "après l'Absurde" et "au-delà" de lui) ou encore mis en pratique (cf. cet "amor fati mis en mouvement" qui est la grande leçon des notes du cahier 8 sur la dernière visite à Turin).


Cela me fait penser à ces fédéralistes et séparatistes qui disent que l'éclatement de la Belgique serait "inéluctable" ou "irréversible". Camus n'aurait pas été d'accord !
Back to top Go down
Renaat




Number of posts : 832
Location : Brugge
Registration date : 2009-08-25

Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français Empty
PostSubject: Re: Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français   Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français EmptyFri Jan 08, 2010 5:15 pm

"Federalisten" zeggen niet dat het uiteenvallen van België onvermijdelijk is. Ze willen precies het omgekeerde!
Back to top Go down
 
Il y a 50 ans mourut Camus, le philosophe français
Back to top 
Page 1 of 1
 Similar topics
-
» Jan Peumans (N-VA): "Alors maintenant, il faut parler le français, seulement le français"
» LA GUERRE AU PS FRANCAIS
» Il y a 30 ans mourut Hergé - 30 jaar geleden stierf Hergé - Hergé ist vor 30 Jahre gestorben
» Fier d'être Français - c'est pas moi qui le dit !
» Journaux flamands en français

Permissions in this forum:You cannot reply to topics in this forum
Belgische Unie - Union Belge :: BUB :: Varia / Divers / Miscellaneous / Verschiedenes-
Jump to: