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| STROOBANTS DANS LE MONDE | |
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Belgica Admin
Number of posts : 5604 Location : BELGIE - BELGIQUE - BELGIEN - BELGIUM Registration date : 2008-11-19
| Subject: STROOBANTS DANS LE MONDE Tue Dec 30, 2008 7:46 pm | |
| Ces journalistes ne connaissent pas la différence entre la Belgique et sa particratie. Où avons-nous mérité des gens pareils?
Analyse La Belgique plus divisée que jamais LE MONDE | 30.12.08 | 13h39 • Mis à jour le 30.12.08 | 13h39
L'ex-premier ministre belge Yves Leterme, auteur, en 2007, de l'un des scores électoraux les plus brillants de l'après-guerre dans son pays, aura gouverné moins d'un an. Il va s'en aller par la petite porte après avoir échoué dans tous ses objectifs. Sauf un, peut-être. Celui qu'il n'avait pas clairement formulé mais qui était sous-jacent à plusieurs de ses prises de position : démontrer que le royaume fédéral d'Albert II était devenu à peu près ingouvernable.
Fort de son triomphe électoral en Flandre, le leader du parti chrétien démocrate flamand voulait, affirmait-il, améliorer la gouvernance belge. Echec. Réinstaurer la rigueur budgétaire. Echec, indépendamment de la crise bancaire et financière qui n'a pas plus ménagé la Belgique que d'autres Etats. M. Leterme entendait surtout réformer en profondeur les institutions. En langage d'outre-Quiévrain, cela signifie parfois améliorer le fonctionnement d'une lourde machinerie publique. Mais, le plus souvent, cela veut dire poursuivre le dépeçage d'un Etat central déjà anémique au profit des régions.
Au profit d'une Flandre en proie à ses rêves autonomistes, convaincue que tout ce qu'elle fait elle-même, elle le fait mieux. D'une Wallonie qui se dit sur le chemin du redressement pour mieux masquer ses divisions et ses difficultés à assurer sa reconversion. De Bruxelles, ville-région duale et financièrement exsangue, négligée par un pouvoir fédéral qui ne lui donne pas les moyens d'assumer sa vocation de capitale belge et européenne.
Yves Leterme s'en va et la Belgique n'a pas progressé d'un pouce dans la redéfinition de son fédéralisme. Pis, elle a replongé depuis un an et demi dans une confrontation généralisée : au vieux conflit linguistique, porteur d'aberrations diverses, s'est surajoutée une opposition politique, économique, sociale entre les deux grandes communautés nationales. Sur l'emploi, la politique d'asile ou la régionalisation des collections botaniques, tout semble opposer Flamands et francophones.
Pas nouveau ? Sans doute. Mais, jusqu'ici, ces différences n'avaient pas empêché le gouvernement fédéral de fonctionner vaille que vaille. Or les péripéties intervenues depuis la démission, le 26 décembre, d'Yves Leterme, soupçonné, comme le ministre de la justice, Jo Vandeurzen, d'avoir fait pression sur des juges dans le cadre de la revente de la banque Fortis, ont souligné que, cette fois, c'est le coeur même du pouvoir qui semble atteint, paralysé, presque agonisant.
Quel étrange symbole, en effet, que l'arrivée et la sortie d'Herman Van Rompuy au palais royal de Laeken, dimanche 28 décembre. Cet homme politique connu pour son intelligence et sa causticité venait de déclarer, urbi et orbi, depuis plusieurs jours, son aversion pour une horrible pensée : celle de devenir premier ministre de son pays... Et pourtant, à l'issue de son entrevue avec le roi Albert II, le cabinet de ce dernier faisait savoir que le responsable démocrate chrétien, jusque-là président de la Chambre des députés, acceptait la mission de "formateur" qui lui était "proposée". Il allait tenter de mettre sur pied une équipe ministérielle, à peu près semblable à celle qui venait de démissionner.
Le communiqué de Laeken ne pouvait évoquer ni les intenses pressions exercées sur l'intéressé, ni la manière utilisée par son parti et par le chef de l'Etat pour convaincre M. Van Rompuy de céder à un austère devoir. Mais l'opinion, partagée entre désabusement, désintérêt ou colère muette, a rapidement compris que, faute de candidats, le pays serait bientôt gouverné par un homme qui, dans une affirmation peut-être prémonitoire, écrivait dans un journal, samedi 27 décembre, que "le sommet du courage politique est le suicide politique".
Jamais un premier ministre belge n'est entré en fonctions en affirmant aussi clairement ses réticences. Jamais, il est vrai, la politique n'a offert dans ce pays le spectacle d'autant de désunion et de rivalités personnelles. Jamais on n'y a déploré une telle absence de vision. Après les élections de juin 2007, l'ex-premier ministre Jean-Luc Dehaene, chargé d'une mission d'évaluation par le roi Albert II, avait conclu que la génération politique à l'oeuvre dans son pays était en fait incapable de gouverner. M. Van Rompuy ne pense sans doute pas autrement que son collègue de parti, celui qu'il aurait d'ailleurs bien vu occuper le fauteuil dans lequel il va finalement s'installer, au 16 rue de la Loi.
Incohérente et hétéroclite, balancée entre la gauche wallonne et la droite conservatrice flamande, la coalition à cinq partis péniblement rabibochée va devoir rapidement se mettre à la tâche pour gérer des dossiers budgétaires, financiers et sociaux majeurs. Elle va aussi devoir reprendre très vite le dossier de la revente du groupe bancaire Fortis, gelé par la justice et toujours à la merci d'un "non" que formulerait une assemblée d'actionnaires mécontents. Enfin, la coalition ne devrait pas survivre bien longtemps - jusqu'aux élections européennes et régionales de juin 2009 - si elle ne parvient pas à un accord minimal sur des questions institutionnelles comme les droits de la minorité francophone de Flandre ou la scission éventuelle de l'arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde, véritables bombes à retardement posées sur le fragile édifice fédéral. Sans évoquer le catalogue de revendications déposé par une large majorité des partis flamands.
Issu d'une génération qui a privilégié le consensus et la négociation, M. Van Rompuy peut, pour un temps, rassurer son pays et l'Europe quant à l'avenir du modèle multilingue et multiculturel belge. S'il rencontre assez de bonnes volontés, il pourrait même convaincre ses partenaires que ce qui soude ce nouveau gouvernement est autre chose que la peur d'élections qui rendraient, pour de bon, le pays ingouvernable avec, en Flandre, un émiettement complet du spectre politique et la montée en puissance d'un mouvement populiste radical.
Si le nouveau premier ministre échoue, il donnera, en revanche, raison à ceux qui, lundi matin, estimaient que ses réticences à accepter la fonction qui lui était proposée traduisaient on ne peut plus clairement la fin d'une époque. Et qu'elles n'étaient finalement que le prélude au distanciement complet entre les composantes de l'ensemble belge.
"Quelque chose cloche quand personne ne veut du pouvoir", écrivait ainsi l'influent quotidien flamand De Standaard. "La mission de chef du gouvernement fédéral est, en effet, désespérée. D'abord parce que ce gouvernement n'est pas celui d'un pays, mais de deux. Qui évoluent différemment, qui développent d'autres vues et d'autres besoins, qui ont même une vision différente de ce que doit être et faire un gouvernement fédéral." | |
| | | Sprakeloos
Number of posts : 1205 Location : Antwerp Registration date : 2008-12-03
| Subject: Re: STROOBANTS DANS LE MONDE Wed Dec 31, 2008 12:06 am | |
| - Quote :
- "Quelque chose cloche quand personne ne veut du pouvoir", écrivait ainsi l'influent quotidien flamand De Standaard. "La mission de chef du gouvernement fédéral est, en effet, désespérée. D'abord parce que ce gouvernement n'est pas celui d'un pays, mais de deux. Qui évoluent différemment, qui développent d'autres vues et d'autres besoins, qui ont même une vision différente de ce que doit être et faire un gouvernement fédéral."
L'effet d'annonce joue à mac. La prophétie qui s'auto-réalise sinistrement. Il suffit de rassembler assez nombreux de ces tristes sires, et de gommer les autres, pour que la réalité préconçue s'incarne dans un tel quotidien, dans telles institutions. Ce que les Français ignorent probablement, c'est que c'est savamment orchestré au fil des années. Les liens sont coupés de force. There's a method in this madness. | |
| | | BFE
Number of posts : 1312 Age : 36 Location : Namuren Registration date : 2008-11-21
| Subject: Re: STROOBANTS DANS LE MONDE Wed Dec 31, 2008 1:45 am | |
| Ce ne sont que les conséquence logiques et parfaitement prévisibles de la scission des partis(entres-autres).Si le fédéralisme linguistique a été instauré,dit-on,pour sauver le pays,eh bien c'est sacrément raté,car ce sont les caractéristiques même de ce système politique qui mettent le pays en danger. Dans son article,l'auteur a en partie raison,mais il semble prétendre que la flandre est majoritairement séparatiste.C'est faux,car ils ne sont que 8%.Quant à cette fameuse réforme,elle est un truc de séparatistes,sinon la N-VA (moins de 4% des voix) n'en voudrait pas.Mais ce qu'on sait moins,c'est que sur ce plan,les politiciens du sud sont également coupables,car cette réforme,ils y sont favorables. En tout cas,si ce système politique était appliqué dans n'importe quel pays,même unilingue,ils auraient exactement les mêmes problèmes. | |
| | | BFE
Number of posts : 1312 Age : 36 Location : Namuren Registration date : 2008-11-21
| Subject: Re: STROOBANTS DANS LE MONDE Thu Jan 01, 2009 7:24 pm | |
| D'ailleurs,un point très discutable:c'est que les problèmes politiques sont dus à une différence de pensée et donc de culture.C'est faux,car un état culturellement homogène,ça n'existe pas.Une langue différente implique certes une culture différente,mais il peut y avoir plusieurs cultures dans une seule et même langue.Ainsi,les "ch'tis" n'ont pas la même culture que les bretons et les provençaux.Or qui dit différence culturelle dit différente vision de la politique.Pourtant,en France,la différence culturelle (et de vision de la politique) n'a jamais posé de problèmes aussi graves que ceux qu'on connaît en Belgique.De même qu'en Suisse,les différences linguistico-culturelles ,plus nombreuses qu'en Belgique,n'ont jamais été un vecteur de crise politique,voire même de désintégration étatique,progressive où immédiate. Mais ce qui est plus grave,c'est citer la "différence" comme coupable.Excuser le racisme reviendrait exactement au même. | |
| | | Admin Admin
Number of posts : 283 Registration date : 2008-11-13
| Subject: Re: STROOBANTS DANS LE MONDE Thu Jan 01, 2009 10:02 pm | |
| - belgeetfierdeletre wrote:
- D'ailleurs,un point très discutable:c'est que les problèmes politiques sont dus à une différence de pensée et donc de culture.C'est faux,car un état culturellement homogène,ça n'existe pas.Une langue différente implique certes une culture différente,mais il peut y avoir plusieurs cultures dans une seule et même langue.Ainsi,les "ch'tis" n'ont pas la même culture que les bretons et les provençaux.Or qui dit différence culturelle dit différente vision de la politique.Pourtant,en France,la différence culturelle (et de vision de la politique) n'a jamais posé de problèmes aussi graves que ceux qu'on connaît en Belgique.De même qu'en Suisse,les différences linguistico-culturelles ,plus nombreuses qu'en Belgique,n'ont jamais été un vecteur de crise politique,voire même de désintégration étatique,progressive où immédiate.
Mais ce qui est plus grave,c'est citer la "différence" comme coupable.Excuser le racisme reviendrait exactement au même. La situation est quand même très différente en France. Les langues régionales ont beaucoup moins d'importance car elles sont beaucoup moins parlées. Tu peux comparer, par exemple, ces langues régaionales françaises (métropolitaines) au Wallon en Belgique, mais surement pas aux néerlandais, à l'Allemand et au Français. Le systême suisse est différent car ses cantons ne sont pas basés sur les langues, ce serait l'idéal pour la Belgique je pense, c'est pourquoi je soutiens une décentralisation (légère) aux Provinces. | |
| | | BFE
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| Subject: Re: STROOBANTS DANS LE MONDE Thu Jan 01, 2009 10:47 pm | |
| En fait,je voulais simplement dire que la France,bien que linguistiquement homogène,a quand même plusieurs cultures,donc "une seule langue" ne signifie pas "une culture",même si une autre langue implique toujours une autre culture. | |
| | | Sprakeloos
Number of posts : 1205 Location : Antwerp Registration date : 2008-12-03
| Subject: Re: STROOBANTS DANS LE MONDE Fri Jan 02, 2009 1:03 am | |
| - belgeetfierdeletre wrote:
- En fait,je voulais simplement dire que la France,bien que linguistiquement homogène,a quand même plusieurs cultures,donc "une seule langue" ne signifie pas "une culture",même si une autre langue implique toujours une autre culture.
Il n'y a pas de lien indissociable entre langue et culture. Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas! | |
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