Exprimée par Béatrice Delvaux, la position du « Soir » relative à l’avenir de Bruxelles dans les négociations actuelles est sans ambiguité : « il faut refuser toute tentative franche ou larvée, déguisée d'annexion de Bruxelles. Si l'objectif flamand est celui-là, alors c'est clair, il faut parler d'autre chose, c'est à dire la négociation franche et directe de la scission du pays. »
Dans un chat ce midi, la Rédactrice en Chef du « Soir » répondait aux multiples questions de nos internautes. Que penser de cette "sous-nationalité" pour les habitants de Bruxelles?, demandent beaucoup d’entre eux. Pourrait-t-on imaginer que des allocations flamandes plus importantes attirent de nombreux francophones et se déclarent ainsi flamands (via l'ONE) ? Pour d’autres, « il est plus qu'évident que le nouvel objectif du Nord est de mettre la main sur les richesses et les 20% de PIB générés par Bruxelles ».
« D'accord pour une large réforme de l'Etat, répond Béatrice Delvaux, mais non absolument non à une mise sous tutelle voire une absorption de Bruxelles par la Flandre de façon déguisée. Or c'est ce qui se profile aujourd'hui si l'on succombe à ces demandes de communautarisation et non de régionalisation. Bruxelles doit rester une région à part entière. On sait qu'il faut résoudre le problème de sa survie financière. Mais Bruxelles est une région composée très majoritairement de francophones, pas question que la réforme actuellement négociée conduise à ce que dans quelques années, les Flamands puissent finalement considérer qu'elle est leur propriété, favorisant dès lors une indépendance facile. Le débat sur le statut de Bruxelles durant ces jours-ci est crucial, fondamental. Les Flamands sont demandeurs d'une large régionalisation des compétences, les francophones sont prêts à accepter de très larges accords sur ce thème. Cela doit s'arrêter là."
On l’aura compris : le débat relatif à l'avenir de Bruxelles ne concerne pas que les habitants de la capitale mais tout le pays, d’Ostende à Arlon.