Crise politique: des Belges en colère appellent à manifester

10.01.11 - 12:35
Cela fait 211 jours ce lundi que la Belgique est sans gouvernement, le record d'Europe est battu depuis samedi. Certains citoyens commencent à en avoir ras-le-bol et le font savoir. Un appel à la manifestation est lancé, tandis qu'une vidéo crée le buzz sur internet depuis vendredi.

"Vous êtes tous invités, belges et sympathisants, à nous rejoindre le 23 janvier 2011 pour manifester au coeur de notre capitale notre désapprobation". L’appel est lancé, dans les trois langues du pays, par des étudiants de la VUB, la Vrije universiteit Brussel. Un site internet a été créé pour l’occasion. Son intitulé : "Shame" (honte, en français) coloré en noir jaune et rouge. Une manière pour ces étudiants de manifester leur "désarroi" et leur "insatisfaction" vis-à-vis du monde politique.

La vidéo qui crée le buzz

Ces derniers jours, les "coups de gueules" se sont multipliés sur le net, après le "non" à la note Vande Lanotte. Depuis vendredi dernier, par exemple, une vidéo crée le buzz sur la toile. Pendant plus de quatre minutes, un certain Kris Janssens y fait part de son ras-le-bol.

La vidéo est en flamand et le ton est excédé. Il ne comprend plus rien, dit-il, cela fait des mois que les politiciens planchent sur une note, sans succès. Et ce qui à le don d’exciter son courroux, les propos tenus à la radio par le sénateur CD&V, Rik Torfs : "We moeten nu rustig nadeken over hoe het best van start kunnen gaan" ("Nous devons maintenant penser calmement sur la meilleure manière de commencer").

Voir la vidéo

D'autres encore

Autre initiative, celle de Marie Véja. Sur son blog, elle tient à rappeler qu’ "à tout moment la rue peut aussi dire non…". L’immobilisme actuel de la population face à ce qui se passe au niveau politique l’interpelle : "Et on ne descend même pas dans la rue, non. C’est pire. Plus personne n’est en colère, ni même effondré. On reste tous paralysés devant tant d’invraisemblance, d’ineptie, d’incohérence, de petitesse et d’irresponsabilité. Paralysés".

Sur son site, Marie Véja fait d’ailleurs référence à la vidéo de Kris Janssens. Dans les commentaires, un internaute s’est proposé de traduire les propos.

Un certain Thibault fait également part de son billet d'humeur sur son blog. Il parle d'un "remake à la Dallas" et de "politico-clowns".

Le début d’effet boule de neige ?

C. Biourge

rtbfinfo.be

Au train où vont les choses, les raisons de manifester risquent de se multiplier

C'est quoi? Une tentative de récupération des flamingants?

LA LIBRE BELGIQUE

Pour le président des jeunes du CD&V, le temps est venu de manifester

BELGA

Mis en ligne le 12/01/2011
Pieter Marechal appelle ses collègues présidents des mouvements de jeunes des autres partis à présenter un paquet commun de revendications d'ici le 23 janvier.

Pieter Marechal, président des jeunes du CD&V (JONGCD&V) appelle sa génération à se mobiliser et descendre dans la rue pour protester contre l'impasse politique actuelle et l'absence de mesures indispensables. Il s'exprime ainsi dans une tribune libre publiée par le quotidien De Morgen. Il écrit notamment: "Tous les partis hésitent à prendre les mesures nécessaires, y compris le nôtre". Le 23 janvier, diverses organisations d'étudiants appellent à manifester à Bruxelles pour exprimer leur ras-le-bol face à l'impasse politique actuelle.

Le président des jeunes CD&V dit comprendre la frustration des jeunes, qu'il qualifie de génération du millénaire. Il relève notamment que ceux-ci constatent que "les politiques ne font rien" face aux énormes défis que sont la dette, la préservation de notre bien-être social ou le réchauffement climatique."Il est temps de manifester", ajoute-t-il. Mais il insiste. "Il ne faut pas seulement protester contre le fait qu'il n'y a toujours pas de gouvernement. Il faut surtout demander des solutions concrètes", dit-il.

Il est d'avis que les jeunes doivent avancer leurs propres solutions. Il plaide notamment pour qu'on prenne des mesures importantes en matière budgétaire. Il n'épargne pas les critiques à l'égard de son propre parti dans ce domaine. "Si cela n'avance pas, c'est aussi la faute de notre parti" dit-il.Pieter Marechal appelle ses collègues présidents des mouvements de jeunes des autres partis à présenter un paquet commun de revendications d'ici le 23 janvier.