Commentaire de La Libre sur Hugo Schiltz

Schiltz, flamingant idéaliste, pas nazi

Christian Laporte

Mis en ligne le 28/05/2009
Une biographie intime de sa jeunesse revient sur ses errements d'idéaliste. Eclairant.

Pour Hugo Schiltz, la revendication de l’amnistie ne fut jamais de demander de pardonner ou d’effacer la barbarie nazie. C’était plutôt une opportunité de remettre les événements de la collaboration idéologique flamande dans leur véritable contexte. Ce qui, à défaut de les justifier, permet au moins de les comprendre. Et à partir de là, arriver à une réelle réconciliation. Il se serait réjoui mercredi de voir comment la classe politique de sa génération et plus particulièrement celle qui réussit à conclure le Pacte d’Egmont avant qu’il ne fut malheureusement torpillé, d’abord par le Mouvement flamand puis par Leo Tindemans, s’est retrouvée autour de ses proches à l’occasion de la sortie de la première partie de sa biographie consacrée à ses années de jeunesse. Il y avait là Wilfried Martens et Antoinette Spaak mais aussi Charles-Ferdinand Nothomb et Herman De Croo ainsi que beaucoup d’autres anciens du CVP ou de l’ex-VU venus rendre hommage à celui qui fut certes un adversaire politique mais aussi un compagnon de route et souvent un ami dans la grande aventure fédéraliste belge.

Un livre d’autant plus attendu que son auteur, notre confrère Paul Huybrechts qui n’est pas issu de la famille nationaliste flamande, a pu se plonger dans les carnets personnels et intimes du jeune Schiltz mis à sa disposition par sa veuve et par ses enfants Willem-Frederik (député fédéral Open VLD) et Sarah. Huybrechts, né au lendemain de la guerre, est parti de la question qui taraude nombre de ceux de sa génération : "mais qu’aurions nous fait nous si on était nés avant 1940 ?" Chez Hugo Schiltz, l’environnement familial fut évidemment décisif à cet égard. Il était catholique et flamand et versa tout naturellement dans la collaboration lors de l’invasion allemande. Mais avec certaines limites : lors d’une rafle anti-sémite, le jeune Hugo tenta de s’interposer avec la bénédiction de son père qui avait des amis juifs. Le livre montre l’évolution de Schiltz vers un monde moins binaire mais surtout plus ouvert qui croyait en une Europe démocratique. Se greffa là-dessus aussi une vocation de jésuite, mais son directeur de conscience l’invita plutôt à se lancer en politique

"Hugo’s heilige vuur. De intieme biografie van de jonge Hugo Schiltz, 1927-1954", 507 pp, Meulenhoff/Manteau.

Jean de Nivelles wrote:

Schiltz, flamingant idéaliste, pas nazi

Christian Laporte

Mis en ligne le 28/05/2009
Une biographie intime de sa jeunesse revient sur ses errements d'idéaliste. Eclairant.

Pour Hugo Schiltz, la revendication de l’amnistie ne fut jamais de demander de pardonner ou d’effacer la barbarie nazie. C’était plutôt une opportunité de remettre les événements de la collaboration idéologique flamande dans leur véritable contexte. Ce qui, à défaut de les justifier, permet au moins de les comprendre. Et à partir de là, arriver à une réelle réconciliation. Il se serait réjoui mercredi de voir comment la classe politique de sa génération et plus particulièrement celle qui réussit à conclure le Pacte d’Egmont avant qu’il ne fut malheureusement torpillé, d’abord par le Mouvement flamand puis par Leo Tindemans, s’est retrouvée autour de ses proches à l’occasion de la sortie de la première partie de sa biographie consacrée à ses années de jeunesse. Il y avait là Wilfried Martens et Antoinette Spaak mais aussi Charles-Ferdinand Nothomb et Herman De Croo ainsi que beaucoup d’autres anciens du CVP ou de l’ex-VU venus rendre hommage à celui qui fut certes un adversaire politique mais aussi un compagnon de route et souvent un ami dans la grande aventure fédéraliste belge.

Un livre d’autant plus attendu que son auteur, notre confrère Paul Huybrechts qui n’est pas issu de la famille nationaliste flamande, a pu se plonger dans les carnets personnels et intimes du jeune Schiltz mis à sa disposition par sa veuve et par ses enfants Willem-Frederik (député fédéral Open VLD) et Sarah. Huybrechts, né au lendemain de la guerre, est parti de la question qui taraude nombre de ceux de sa génération : "mais qu’aurions nous fait nous si on était nés avant 1940 ?" Chez Hugo Schiltz, l’environnement familial fut évidemment décisif à cet égard. Il était catholique et flamand et versa tout naturellement dans la collaboration lors de l’invasion allemande. Mais avec certaines limites : lors d’une rafle anti-sémite, le jeune Hugo tenta de s’interposer avec la bénédiction de son père qui avait des amis juifs. Le livre montre l’évolution de Schiltz vers un monde moins binaire mais surtout plus ouvert qui croyait en une Europe démocratique. Se greffa là-dessus aussi une vocation de jésuite, mais son directeur de conscience l’invita plutôt à se lancer en politique

"Hugo’s heilige vuur. De intieme biografie van de jonge Hugo Schiltz, 1927-1954", 507 pp, Meulenhoff/Manteau.

Il s'est battu avec les nazis. Sans doute, Hitler lui aussi était un idéaliste.

Jean de Nivelles wrote:

Schiltz, flamingant idéaliste, pas nazi

Christian Laporte

Mis en ligne le 28/05/2009
Une biographie intime de sa jeunesse revient sur ses errements d'idéaliste. Eclairant.

Pour Hugo Schiltz, la revendication de l’amnistie ne fut jamais de demander de pardonner ou d’effacer la barbarie nazie. C’était plutôt une opportunité de remettre les événements de la collaboration idéologique flamande dans leur véritable contexte. Ce qui, à défaut de les justifier, permet au moins de les comprendre. Et à partir de là, arriver à une réelle réconciliation. Il se serait réjoui mercredi de voir comment la classe politique de sa génération et plus particulièrement celle qui réussit à conclure le Pacte d’Egmont avant qu’il ne fut malheureusement torpillé, d’abord par le Mouvement flamand puis par Leo Tindemans, s’est retrouvée autour de ses proches à l’occasion de la sortie de la première partie de sa biographie consacrée à ses années de jeunesse. Il y avait là Wilfried Martens et Antoinette Spaak mais aussi Charles-Ferdinand Nothomb et Herman De Croo ainsi que beaucoup d’autres anciens du CVP ou de l’ex-VU venus rendre hommage à celui qui fut certes un adversaire politique mais aussi un compagnon de route et souvent un ami dans la grande aventure fédéraliste belge.

Un livre d’autant plus attendu que son auteur, notre confrère Paul Huybrechts qui n’est pas issu de la famille nationaliste flamande, a pu se plonger dans les carnets personnels et intimes du jeune Schiltz mis à sa disposition par sa veuve et par ses enfants Willem-Frederik (député fédéral Open VLD) et Sarah. Huybrechts, né au lendemain de la guerre, est parti de la question qui taraude nombre de ceux de sa génération : "mais qu’aurions nous fait nous si on était nés avant 1940 ?" Chez Hugo Schiltz, l’environnement familial fut évidemment décisif à cet égard. Il était catholique et flamand et versa tout naturellement dans la collaboration lors de l’invasion allemande. Mais avec certaines limites : lors d’une rafle anti-sémite, le jeune Hugo tenta de s’interposer avec la bénédiction de son père qui avait des amis juifs. Le livre montre l’évolution de Schiltz vers un monde moins binaire mais surtout plus ouvert qui croyait en une Europe démocratique. Se greffa là-dessus aussi une vocation de jésuite, mais son directeur de conscience l’invita plutôt à se lancer en politique

"Hugo’s heilige vuur. De intieme biografie van de jonge Hugo Schiltz, 1927-1954", 507 pp, Meulenhoff/Manteau.

Incroyable, comme Schiltz parvenait à séduire les francophones...

Mais très peu quand même et plutôt sur la fin quand le bougre n'avait plus de dents.