Lu sur la rtbf.
C'était il y a tout juste un an : le Kosovo proclamait unilatéralement son indépendance, comptant sur le soutien de nombreux pays qui s'apprêtaient à le reconnaître.
Un an après, la région n'a pas connu les tensions que certains redoutaient. Mais la stabilité n'est pas au rendez-vous, l'économie tourne au ralenti. Et surtout, la reconnaissance internationale est loin d'être unanime. La Serbie n'a toujours pas digéré ce qu'elle considère commune amputation.
Cinquante-quatre pays ont reconnu à ce jour l'indépendance du Kosovo, dont les Etats-Unis et 22 Etats membres de l'Union Européenne. Mais pas la Chine, la Russie, de nombreux autres pays dans le monde et, au sein de l'Union Européenne, cinq pays ne l'ont pas fait, dont l'Espagne et la Grèce.
Risque de partition
Le contentieux reste total avec la Serbie. 200 000 Serbes ont fui le Kosovo et sur deux millions d'habitants, il y a encore 120 000 Serbes dans le pays, dont beaucoup ne reconnaissent pas les autorités kosovares. Ils se réfèrent directement à un embryon d'administration serbe locale, reliée à la Serbie elle-même, que ce soit pour l'identité, les taxes, les assurances, les immatriculations, les soins de santé etc.
La Serbie a saisi la Cour Internationale de Justice sur la légalité de la proclamation d'indépendance du Kosovo. La Cour ne remet que des avis, mais ils pourraient peser et ne seraient rendus qu'en 2010. Cette incertitude dissuade de nombreux Etats de reconnaître le Kosovo.
En attendant, la communauté internationale est présente de plusieurs façons au Kosovo: par une force de l'OTAN composée de 15000 hommes et par une mission civile de l'Union Européenne baptisée Eulex: 3000 policiers, juristes et douaniers qui auraient dû prendre le relais de la mission de l'ONU. Mais Belgrade, appuyée par Moscou, a réussi à limiter son champ d'action, de sorte qu'elle ne peut faire appliquer la loi kosovare dans les zones serbes du Kosovo. Bref, selon les observateurs, un risque de partition de certaines zones du Kosovo n'est pas complètement écarté.