http://www.fdf.be/spip.php?article2657Olivier Maingain à Matin Première : « Surtout ne pas lier le communautaire au budgétaire »
Invité de Bertrand Henne à Matin Première (RTBF), ce mardi 25 août, Olivier Maingain a d’emblée signalé qu’il fallait suivre de très près l’endettement public estimé à l’heure actuelle à 20 milliards d’euros pour l’année 2009.
"Comme l’OCDE l’a recommandé, il ne faut pas le laisser filer. Notre taux d’endettement public reste très élevé par rapport à la moyenne européenne. Et puis l’effet boule de neige nous menace, le Bureau du Plan l’a rappelé. Il suffirait que, demain, il y ait une petite montée du taux d’intérêt, due à une reprise de l’inflation, et nous serons de nouveau dans les problèmes que nous avons connus dans les années 70 et 80, et nous savons qu’il a fallu un quart de siècle pour en sortir..."
Comment revenir à l’équilibre se demandent certains ? « Certainement pas en taxant le capital, comme vient de le demander le président de la CSC, Luc Cortebeeck. On retrouve le vieux débat de ceux qui croient que c’est par l’augmentation de la fiscalité qu’on relance l’activité économique alors qu’il a été démontré, et l’OCDE le confirme, que c’est justement en allégeant la fiscalité sur les revenus du travail. Il faut songer à d’autres pistes de fiscalité, ou à diminuer les charges du travail.. En tout cas, il ne faudra pas se braquer contre la sécurité sociale. Il n’y a aucun parti gouvernemental qui plaide pour sabrer dans les dépenses de la sécurité sociale. Mais par contre tout le monde convient qu’on n’est jamais allé jusqu’à 4,5% de croissance de dépenses. Donc revenir à une moyenne de ces dernières années serait raisonnable..."
« Ne tombons pas dans le piège »
Olivier Maingain estime que les pistes qui mènent à la fiscalité verte vont dans le bon sens, une porte déjà largement ouverte notamment par Bernard Clerfayt, le secrétaire d’Etat adjoint au ministre des Finances Didier Reynders. "Je regrette que dans la majorité actuelle il n’y ait pas eu une réflexion sur les instruments fiscaux que la Région a à sa disposition pour maîtriser sa politique environnementale » glisse le patron du FDF « Le péage urbain, ça fait frémir. Mais on ne peut pas nier que dans d’autres villes européennes, cette réflexion a donné des résultats concrets et utiles.... Parce que la Région de Bruxelles est plus dépendante que d’autres régions de sa fiscalité propre. La fiscalité immobilière est en chute libre. Le premier argument du gouvernement est de tendre la main au fédéral. Mais en faisant ça vous ouvrez la boîte de pandore du débat institutionnel, vous vous mettez en position de faiblesse".
Par contre, pour Olivier Maingain, il ne faut surtout pas lier le débat budgétaire au communautaire. "De grâce ne tombons pas dans ce piège.
Et le deuxième piège dans lequel il ne faudra pas tomber, c’est ce que j’appelle la logique des petits paquets : on fait des accords partiels. C’est la meilleure façon pour que les Flamands prennent ce qui les intéressent. Et que quand on arrivera au nœud BHV, les francophones n’auront plus rien à monnayer".Olivier Maingain regrette également le manque d’ambition pour Bruxelles qu’il a découvert dans le programme de l’actuelle majorité (PS-CDH –Ecolo). « Plutôt que d’affirmer la Région bruxelloise, dont certains nient l’existence en Flandre, et de demander son élargissement, cette majorité s’oriente plutôt vers une demande de refinancement à l’Etat fédéral ».
Le président du FDF a également été un peu surpris par la récente sortie du ministre bruxellois CDH Benoît Cerexhe qui s’est interrogé sur la nécessité d’instaurer un jour de congé supplémentaire en fonction des religions. « Je crois qu’il y a d’autres priorités en Région bruxelloise… »
Notamment au niveau de la formation des milliers de jeunes chômeurs bruxellois (jusqu’à 35% dans certains quartiers de la capitale) qui ont été totalement négligés par le gouvernement de Charles Picqué au cours des 5 dernières années...
Guy Debisschop Porte-parole