Editorial pessimiste dans "Le Soir"

L'édito de Béatrice Delvaux : Le projet belge ? Il ne vaut même plus une signature (www.lesoir.be)

La Belgique change décidément si peu. A plus de 20 ans d’écart, en qui concerne la Générale de Belgique, et un peu plus de 10 ans, pour ce qui touche à la BBL, Petrofina, ou la Royale belge, l’esprit national souffle toujours aussi faiblement.

Le scénario est, à peu de chose près, toujours le même : une grande entreprise belge est en difficulté ou esseulée, un actionnaire étranger, français assez souvent, est appelé à la rescousse, un petit groupe d’irréductibles tente l’impossible, remue ciel et terre pour empêcher le passage sous contrôle étranger mais rien n’y fait : la vente est scellée. D’ancrage belge, il n’est point question ; de défense d’intérêts nationaux, pas davantage. Et on dira que, dans tous les cas cités, Albert Frère, aujourd’hui comme jadis, recommande la vente aux étrangers…

On écrira à nouveau que c’est un centre de décision qui passe sous contrôle étranger, on le déplorera, l’acheteur nous promettra la préservation de centres stratégiques et jurera sur le chapeau de Marianne que l’intérêt de la République ne passera pas avant celui de sa nouvelle source de rentabilité. L’Etat belge lui, assurera qu’il occupe une place centrale dans le dispositif par quelque artifice capitalistique qui tiendra le temps que les finances publiques le permettent. C’est-à-dire un temps très court.

Mais à quoi donc attribuer cette fatalité qui ne frappe avec une telle régularité que nous ? Il suffit de regarder à quel point, même au milieu de cette crise sans précédent, Néerlandais, Français, Allemands se sont battus pour conserver et préserver leurs champions nationaux. Pourquoi pas nous, cette fois, encore avec Fortis ? La précarité et la dangerosité financières de l’instant n’expliquent pas tout.

La faute revient aussi à l’inexistence du réflexe belge, à la faiblesse de l’Etat belge et à son impécuniosité, à l’incapacité à fédérer flamands et francophones autour d’un projet national – aujourd’hui davantage encore qu’il y a 20 ans – ainsi qu’à la frilosité ou à l’absence de tout réflexe national des actionnaires privés, dispersés. Comment expliquer autrement que, plutôt que l’union sacrée qui s’est concrétisée pour KBC en ces temps chahutés, ce soit le désert belge qui ait prévalu autour de Fortis ?

Voici donc une nouvelle preuve autrement formulée de l’absence d’un projet commun pour la nation « Belgique » ou à tout le moins de l’incapacité de ceux qui y tiennent, à lui assurer une réalité.

C’est même cette fois carrément pathétique : les tenants du « stand alone » pour Fortis n’ont même pas réussi à rassembler des… signatures au bas d’une carte blanche ! Aucune pointure belge à mettre au bas d’un parchemin : tout est dit, non ?

Mais c'est une manie, ma parole. C'est quoi tous ces journalistes qui enterrent la Belgique ? Je ne serais pas étonné qu'ils servent la cause séparatiste

belgeetfierdeletre wrote:

Mais c'est une manie, ma parole. C'est quoi tous ces journalistes qui enterrent la Belgique ? Je ne serais pas étonné qu'ils servent la cause séparatiste

C'est chez vous que se trouve la manie de ne pas voir la réalité économique et capitaliste en face. Quand un financier doit prendre des décisions, seuls les résultats comptent. Albert Frère n'a rien de belge, ni même de wallon dans ses décisions. Il a commencé sa carrière en transportant des brouettes de clous. L'efficacité financière personnelle est son credo. Point.

Béa Delvaux wrote:

La faute revient aussi à l’inexistence du réflexe belge, à la faiblesse de l’Etat belge et à son impécuniosité, à l’incapacité à fédérer flamands et francophones autour d’un projet national – aujourd’hui davantage encore qu’il y a 20 ans – ainsi qu’à la frilosité ou à l’absence de tout réflexe national des actionnaires privés, dispersés............... même au milieu de cette crise sans précédent, Néerlandais, Français, Allemands se sont battus pour conserver et préserver leurs champions nationaux. Pourquoi pas nous, cette fois, encore avec Fortis ?

Peut-être ne sommes nous déjà plus des Belges mais des Flamands d'un côté et des Wallons de l'autre. Les Néerlandais, les Français et les Allemands avaient eux une identité nationale. Nous pas. Simple, non ?

Elle a raison ! Mais il est temps de changer tout ça et de créer un mouvement belge !

Admin wrote:

Elle a raison ! Mais il est temps de changer tout ça et de créer un mouvement belge !

On vous attendait. Pour l'instant on en est encore à ceci, lu dans le Soir:

Quote :

Seuls les partis flamands pourront coller leurs affiches sur les panneaux mis en place par la commune de Hal à l’approche des élections régionales et européennes du 7 juin. Et Affligem a décidé de surcoller les affiches francophones avec des affiches blanches.

Jean de Nivelles wrote:

Admin wrote:

Elle a raison ! Mais il est temps de changer tout ça et de créer un mouvement belge !

On vous attendait. Pour l'instant on en est encore à ceci, lu dans le Soir:

Quote :

Seuls les partis flamands pourront coller leurs affiches sur les panneaux mis en place par la commune de Hal à l’approche des élections régionales et européennes du 7 juin. Et Affligem a décidé de surcoller les affiches francophones avec des affiches blanches.

une mésure inconstitutionelle.

Bruno wrote:

une mésure inconstitutionelle.

Evidemment que cette mesure est inconstitutionnelle mais pensez-vous qu'on va invalider les élections pour autant ? Cela fait même des décennies que la constitution n'est pas respectée sur le plan du recensement linguistique aussi. On en est au point qu'un état ne considère plus qu'il faille respecter ses textes fondamentaux. Cet état n'existe donc plus.

Jean de Nivelles wrote:

belgeetfierdeletre wrote:

Mais c'est une manie, ma parole. C'est quoi tous ces journalistes qui enterrent la Belgique ? Je ne serais pas étonné qu'ils servent la cause séparatiste

C'est chez vous que se trouve la manie de ne pas voir la réalité économique et capitaliste en face. Quand un financier doit prendre des décisions, seuls les résultats comptent. Albert Frère n'a rien de belge, ni même de wallon dans ses décisions. Il a commencé sa carrière en transportant des brouettes de clous. L'efficacité financière personnelle est son credo. Point.

Béa Delvaux wrote:

La faute revient aussi à l’inexistence du réflexe belge, à la faiblesse de l’Etat belge et à son impécuniosité, à l’incapacité à fédérer flamands et francophones autour d’un projet national – aujourd’hui davantage encore qu’il y a 20 ans – ainsi qu’à la frilosité ou à l’absence de tout réflexe national des actionnaires privés, dispersés............... même au milieu de cette crise sans précédent, Néerlandais, Français, Allemands se sont battus pour conserver et préserver leurs champions nationaux. Pourquoi pas nous, cette fois, encore avec Fortis ?

Peut-être ne sommes nous déjà plus des Belges mais des Flamands d'un côté et des Wallons de l'autre. Les Néerlandais, les Français et les Allemands avaient eux une identité nationale. Nous pas. Simple, non ?

Je crains que ce ne soit trop simple.

Bruno wrote:

Jean de Nivelles wrote:

Admin wrote:

Elle a raison ! Mais il est temps de changer tout ça et de créer un mouvement belge !

On vous attendait. Pour l'instant on en est encore à ceci, lu dans le Soir:

Quote :

Seuls les partis flamands pourront coller leurs affiches sur les panneaux mis en place par la commune de Hal à l’approche des élections régionales et européennes du 7 juin. Et Affligem a décidé de surcoller les affiches francophones avec des affiches blanches.

une mésure inconstitutionelle.

... encore tombés par là où ils étaient penchés... méprisable...

Et la drôle d'excuse qu'invoque Marino Keulen; les affiches électorales ne sont pas sujettes au linguistique!!! de là, je ne peux intervenir. Cela est ahurissant! on se sert même de l'absence de lois linguistiques pour justifier leur action flamingante. Surcollez, je n'ai aucun recours pour défendre le surcollage... Paradoxal, non?

Sprakeloos wrote:

... Paradoxal, non?

Chacun sait que Mario Keulen est un flamingant. Qui va s'étonner de ses répliques? C'est du pain béni pour les Francophones, cela renforce l'union et cela met en évidence l'apartheid flamande aux yeux de la presse internationale. Messieurs les Flamands continuez à vous tirez des balles dans le pied.

Connaissez-vous toujours pas la différence entre "Flamands" et flamingants? Même le chanteur Brel la connaissait dans les années 60 car il aimait la Flandre (la vraie) et détestait les flamingants. Tout comme nous.

Belgica wrote:

Connaissez-vous toujours pas la différence entre "Flamands" et flamingants? Même le chanteur Brel la connaissait dans les années 60 car il aimait la Flandre (la vraie) et détestait les flamingants. Tout comme nous.

Il disait d'eux "Vous salissez la Flandre, mais la Flandre vous juge. Voyez la Mer du Nord, elle s'est enfuie de Bruges".

Belgica wrote:

Connaissez-vous toujours pas la différence entre "Flamands" et flamingants?

Cela fait longtemps que je n'ai pas rencontré un Flamand qui ne véhicule pas des idées flamingantes même ceux qui se disent modérés, sans même parfois s'en rendre compte. Si de plus on regarde les résultats des dernières élections, on est en droit de se dire que plus de 50% des Flamands ont voté pour des partis flamingants ou pour des politiciens flamingants. Un premier ministre qui disait ouvertement que les Wallons sont incapables d'apprendre le néerlandais est un flamingant. Il n'avait aucune envergure nationale.

L'équation Flamand = flamingant est donc tout à fait logique pour les Wallons et pour la presse internationale. Et c'est sur ce point que la Flandre a beaucoup de fil à retordre. Lorsqu'une politique flamingante n'a pas fonctionné, il faut en tirer les conclusions: il faut changer de politique, ou se séparer. Je doute cependant que le changement de politique ait lieu. Cela prendrait trop de temps et pendant ce temps-là les opposants auront augmenté leur pression.

Belgica wrote:

Même le chanteur Brel la connaissait dans les années 60 car il aimait la Flandre (la vraie) et détestait les flamingants.

C'était il y a 50 ans et Brel aimait une Flandre qui n'existait déjà plus. S'il revenait ....